Des empreintes d’hominidés vieilles de 90 000 ans découvertes sur la côte marocaine

Dans une étude publiée dans Scientific Reports, des scientifiques ont signalé la présence d’empreintes d’hominidés datant du Pléistocène sur la côte marocaine.1

Imaginez marcher sur la plage, la brise venant de la mer, les vagues frappant vos pieds. Vous n’êtes pas seul, il y a quelques autres personnes avec vous. Peut-être qu’il s’agit de votre famille, peut-être de vos amis, peut-être des inconnus avec qui vous marchez. Vous n’êtes pas en vacances, mais en quête de survie. Vous cherchez de la nourriture, de l’eau ou un abri. Toutes les empreintes que vous avez laissées sur la plage résistent de toutes leurs forces au temps et, après près de 90 000 ans, quelqu’un examine vos empreintes et se fait une opinion sur vous.

Ce n’est pas une scène d’un film ou d’un documentaire. Des scientifiques ont récemment fait une découverte étonnante : ils ont découvert des empreintes humaines remontant à des milliers d’années sur la côte marocaine. Ils ont utilisé une technique appelée datation OSL pour déterminer l’âge des empreintes, aboutissant à une fourchette de 82 700 à 97 900 ans.

Après un examen détaillé, les chercheurs pensent que les empreintes appartiennent à au moins cinq individus différents d’Homo sapiens : deux enfants, un adulte de petite taille, un adulte de taille moyenne et un adulte de grande taille, peut-être un homme.

Les empreintes dans le sol dévoilent les attributs physiques et les mouvements de ceux qui les ont laissés derrière eux. En analysant 81 empreintes et en les comparant aux empreintes humaines contemporaines, les chercheurs ont découvert une gamme de statures parmi ceux qui ont laissé ces empreintes, allant de 120,8 cm (47,5 pouces) à 189,0 cm (74,4 pouces).

Les chercheurs ont également examiné la répartition des empreintes par rapport au littoral. Ils ont constaté que la majorité des empreintes étaient orientées vers la mer, ce qui suggère que les personnes, identifiées comme des chasseurs-cueilleurs, recherchaient probablement des ressources marines, telles que des poissons ou des crustacés.

Les zones côtières sont connues pour avoir été importantes pour les premières populations humaines, car elles offraient des sources de nourriture abondantes et diversifiées, ainsi que des matières premières et des outils. Cependant, aucun autre type de preuve archéologique ou anthropologique, comme des fossiles, des objets en pierre ou des structures d’occupation, n’a encore été trouvé sur le site de Larache ou ses environs.

Le site archéologique est menacé

Les chercheurs ont déclaré que le site était menacé par des facteurs naturels et humains. Ils ont observé que la plate-forme rocheuse du littoral où se trouvent les empreintes s’effondre en raison de l’érosion marine, ce qui pourrait entraîner la perte du site à terme. Ils ont également noté que de nouvelles empreintes pourraient être exposées à mesure que les sédiments sont érodés, ce qui pourrait fournir davantage d’informations sur la taille et la composition du groupe humain. Les recommandations incluent la surveillance et la protection du site, ainsi que l’exploration des grottes voisines à la recherche d’éventuelles traces d’occupation humaine.

Empreintes d'hominidés au Maroc
Crédit d’image : M. Sedrati, et al.

La découverte d’anciennes empreintes humaines au Maroc est considérée comme une contribution remarquable à l’étude de l’évolution et de l’histoire humaines. Cela montre que nos ancêtres étaient actifs et adaptables dans différents environnements et climats. Cela soulève également de nombreuses questions et mystères sur leur vie, tels que : Qui étaient-ils ? D’où viennent-ils? Où sont-ils allés? Qu’ont-ils fait? Comment ont-ils interagi entre eux et avec d’autres espèces ? À quels défis ont-ils été confrontés et comment les ont-ils surmontés ? Quel héritage ont-ils laissé derrière eux ?

Telles sont quelques-unes des questions auxquelles les chercheurs espèrent répondre à l’avenir, en poursuivant leurs investigations sur le site et ses environs. Ils espèrent également partager leurs découvertes avec le public et susciter la curiosité et l’interrogation sur nos origines et notre place dans le monde.

  1. Sedrati, M., Morales, J.A., Duveau, J. et al. A Late Pleistocene hominin footprint site on the North African coast of MoroccoSci Rep 14, 1962, 2024[]